Sunday ride Classic chez le team force par gilles

bonjour,

Voilà mon premier message sur ce nouveau forum, et je remercie Roger et tout les gens qui ont contribuer à continuer l’aventure.
Ci dessous mon résumé de la course au castellet, où j’ai pu intégrer le team force.
Bonne lecture, et content de vous revoir.
A bientôt

Citation :

Bonjour à tous,
 
Je me permets de reprendre l’écriture après une longue période d’absence, du au covid et un besoin de repos après les années post covid. J’espère d’ailleurs que ce mail vous trouve tous en bonne santé et que cette période est bien derrière nous. Mais cela était bien sûr pour revenir avec d’autres projets et de nouvelles histoires à partager, dont celle passée le we du 6 & 7 mai au Castellet lors de l’annuel Sunday Ride Classic.
 
L’histoire prend part un mois plus tôt, pour le coup assez en avance comparé à d’autre fois, où Christian Hames (team manager du bien connu Team Force, avec un palmarès bien trop long à détailler) me téléphone de sa Belgique pour prendre de mes nouvelles et savoir si j’avais un guidon pour le Castellet. Ma réponse étant négative, voilà que Christian me propose une place dans leur équipe : « est ce que ça te dirait de venir en tant que mécano et pilote de réserve sur la moto du père et fils Siméon ? ». Dans ma tête c’est d’abord, est-ce une blague ou est-ce bien vrai ? Ce à quoi, Christian ajoute : « réfléchi bien, je te laisse le temps tu peux me rappeler si t’as des questions ». Ben en fait non Christian, pas besoin de réfléchir, bien sûr que je viens. 
Et c’est comme ça que je me vois engagé à faire ma licence et me préparer au cas où il y aurait besoin de mes services en piste…
 
Me voilà donc parti le jeudi en direction du sud de la France. J’ai également pris ma moto afin de rouler en série démo pour le plaisir. Dès l’arrivée, direction le welcome center afin de récupérer les pass et autorisations auprès de l’organisation qui, comme d’habitude, nous offre un bel accueil. Tout roule sans problème pour arriver au box ou je trouve l’équipe belge avec laquelle il faut que je fasse connaissance. Dans le box ils sont actifs à tout mettre en place, je me présente en vitesse et m’active également afin que la soirée se passe sans stress. Je décharge ma moto et mes affaires, passe mon équipement au contrôle technique et là, surprise, pas de Xavier Siméon sur les listes! euh…. retour au box : « Christian, je roule ? » le sourire dans le coin il me répond « ben oui ! Xavier n’a malheureusement pas pu venir, tu seras donc associé à Michel, son père ». Là, je ne sais même pas ce que ça fait dans ma tête, Gilles tu vas pouvoir poser tes fesses sur une des machines qui t’a toujours fait rêver, dans une des plus belles équipes du plateau. Bon va falloir être sérieux et pas de bêtises! Allez! c’est pas la première fois !
De plus que cette année le Team Force a engagé deux équipes, l’une avec une GSXR1000 de 2001 avec Stéphane Mertens, Marc Fissette et Clément Chevrier, et l’autre sur les deux historiques Harris de l’équipe, avec moteur gsxr 1100 de 1989 avec Michel Siméon et moi-même à son guidon. Autant vous dire que lorsque vous vous retrouvez à table avec les quatre autres pilotes, c’est moi qui écoute ce qui se dit…
 
Du coup la soirée du jeudi s’étant passée dans une ambiance détendue à faire connaissance avec tous les membres de l’équipe. Nous attaquons donc le vendredi avec les essais libres, deux fois 20 minutes pour Michel et moi avec chacun une moto ce qui nous permet de rouler en même temps. Cela fait 7 ans que Michel n’a plus participé à une course, contre une année relativement calme de mon côté. Ça y est c’est parti, premier roulage. Je passe devant Michel au bout du 2eme tour, mais je ne suis pas à l’aise sur la moto, pas du tout stable en courbe, je fais de mon mieux pour prendre mes marques, Michel me repasse deux tours après, je le suis jusqu’à la fin et on rentre. Première impression, bien, si on résout ce problème. Je discute avec le mécano, ok pas de soucis, on va te changer ça. Une heure après, on repart, on reprend chacun la même moto pour valider les réglages, et dès la première courbe je sens la différence : parfait on va pouvoir augmenter le rythme. Malheureusement nous n’avons pas pu partir ensemble avec Michel, chacun roule de son côté. Je descends dans mes chrono de course de 2021 dès ces essais. Me voilà rassuré sur mes capacités. Michel rentre également content de sa session, mise à part un louvoiement de la moto en sortie de chicane, nulle part autrement. On se concerte et on décide de prendre la moto de Michel pour les premières qualifs en début d’après-midi et la mienne pour les deuxièmes en début de soirée afin de comparer. Michel pilote 1 part en premier, nous fait un 2’28’’, à 2 sec de mon chrono du matin, je me dis cool, ça peut être homogène. Je pars à mon tour, et descend en 2’24’’ et améliore mon chrono personnel, mais effectivement, qu’est ce qu’elle bouge à la réaccélération de la chicane ! Une fois le mouvement lancé, il ne s’arrête plus jusqu’au prochain virage, mais ne s’aggrave pas non plus, permettant de garder gaz en grand, sauf que ça se tortille (ça devait faire bizarre à certains de se faire doubler par une moto avec un tel mouvement). Les mécanos en sont avisés et savent qu’il faut remplacer l’amortisseur arrière pour y résoudre, mais on verra plus tard étant donné que l’on va utiliser l’autre moto pour les autres qualifs.
En attendant, devant ca tourne en 2’11’’ et l’autre moto de l’équipe est en 2’14’’, donc nous ne sommes clairement pas les plus rapides, mais bon outsiders, de plus qu’on devrait améliorer en course.
C’est parti pour les qualifs 2 et on essaye l’autre moto. D’abord Michel, qui revient 9 min plus tard suite à l’arrêt des qualifs sur drapeau rouge, et qui clairement préfère l’autre moto. Il demande à ce qu’on raccourcisse la démultiplication afin de tirer plus court et passer un rapport au-dessus dans les virages, mauvais choix qu’il me dit en me passant la moto qui plus puissante que l’autre ne fait que de se mettre sur la roue arrière en sortie de courbe, je rentre, on se regarde avec Michel et on en rigole, ah ben c’était pas du tout le bon choix ! Pas grave faut essayer pour savoir. On discute avec l’équipe, nous avons les essais de nuit encore, obligatoire… On décide avec Michel qu’on se sent mieux sur la moins puissante et qu’il faut juste régler ce problème d’amortisseur arrière. Les mécanos s'empressent de démonter l’amortisseur de la moto, quand l’autre équipe revient avec un trous dans le moteur de la 1000 gsxr… Bon les essais de nuit sont dans 15 min, il n’y a plus qu’une moto sur les trois en état de rouler pour l’instant, et les essais de 30 min prévu au départ raccourci à 20 min pour cause de prise de retard dû au drapeau rouge etc… la température commence à monter dans le box… Je dis à Clément de l’autre équipe, pas grave, attends moi avec ton transpondeur, je fais les tours obligatoires et quand je rentre tu prends la moto et ton transpondeur et tu fais tes tours obligatoires aussi. Résultat : nous voilà tous qualifiés pour la course ! De plus je tiens à saluer le travail exceptionnel des mécanos, puisqu’à mon retour notre moto se voyait refixé son amortisseur, après une révision express et me permet de faire encore deux tours pour valider la bonne révision de celui-ci, résultat : la moto ne bouge plus !
Au final, l’autre équipe prendra notre moto de réserve pour faire la course mais restera en catégorie youngtimer, et nous utiliserons la moto la moins puissante en catégorie open.
Michel et moi partirons de la 17eme position au scratch sur la grille, tandis que l’autre équipe partent 2eme.
 
Après un repos bien mérité, le samedi est plutôt tranquille, puisqu’il y a uniquement le warm up [url=x-apple-data-detectors://11]aux alentours de midi[/url] et la course [url=x-apple-data-detectors://12]le soir à 20h[/url]. Cela laisse un peu de temps pour aller voir le reste de la manifestation. Le warm up ayant permis de valider la moto, il suffira de dérouler la course. Etant donné qu’au niveau chrono nous ne sommes pas à jouer la tête, va falloir être régulier et finir la course. On en discute avec Michel, on ne se met pas la pression, chacun doit faire ce qu’il sait faire. D’ailleurs cela résume vraiment bien notre we, une bonne communication avec mon coéquipier et l’équipe, sans nous mettre la barre trop haute mais nous laisser évoluer à notre rythme. Très agréable comme ambiance et cela permet de se concentrer pleinement sur soi et ses responsabilités.
 
[url=x-apple-data-detectors://13]19h30[/url] ! Ca y est les procédures de départ qui commencent, c’est moi qui m’y colle. On se place sur la ligne pour un départ type le Mans, le premier départ pour le tour de chauffe est lancé, tout se passe bien, je tourne même en 4eme position au premier virage (en partant 17eme…), je me dis waouh ! j’espère que le vrai départ se passera à l’identique. On se remet en place, le drapeau national se baisse, tout refonctionne comme au premier, pour tourner dans le top 10 au premier virage ! Parfait, maintenant faut continuer. Au quatrième virage, chute d’un pilote devant qui oblige le safety car à sortir. A sa rentrée, c’est reparti, j’enchaine mes tours, j’améliore mon chrono en 2’22’’, je commence à être content de moi, même si je garde une marge en courbe, dans ma tête je pense surtout régularité. On me fait rentrer au box pour ravitaillement et Michel part pour son premier relais. Nous sommes aux alentours de la 10eme place à ce moment-là, je me dis : tiens, les outsiders ont finalement peut-être quelque chose à faire… Michel roule également régulièrement, quand un nouveau safety car sort, nous sommes 8eme au bout d’une heure ! Michel revient au box, un ravitaillement chrono, et je repars. Avec les diverses chutes et problèmes, nous sommes 5eme à mi course ! Qui l’aurait cru. Mon relais se passe à nouveau sans encombre, et Michel repars à nouveau pour son deuxième relais, toujours régulier. Dans le box l’autre équipe enchaîne les problèmes et recule dans le classement. Je discute avec Stéphane, et n’en reviens pas de notre performance, « j’aurai dû rouler avec vous » qu’il me dit même en rigolant. Au retour de Michel je repars, avec une petite voix dans ma tête : « reste concentré, c’est ton dernier relais, après Michel finira le travail ». Comme tout se passait trop bien, il a fallu quand même que le dzeus tenant la selle déclare forfait voulant profiter du soleil du Castellet et ne plus retourner en Belgique, du coup j’ai une sensation bizarre sous les fesses, ayant compris, bon faut plus trop se lever et la garder plaquée sur la moto. Je rentre au Box, avec la sensation du devoir accompli et préviens du problème. Bizarre Michel ne m’attend pas, qu’est-ce qu’il se passe ? un dzeus plus tard et le plein fait, on me fait comprendre que c’est moi qui doit reprendre le guidon… Bon ok, c’est reparti pour 40min. Après en avoir fait autant, on se reconcentre le temps de la voie des stands, va falloir tenir, une première pour moi d'enchaîner deux relais de suite. Comme si cela ne suffisait pas, on me panneaute P4 et le troisième à 12secondes ! ok, première info, on va voir comment ça évolue, le tour d’après, plus que 10secondes ! AH ca y est j’ai compris pourquoi on m’a dit de repartir… J’enchaine les tours, pour arriver à moins d’une seconde de la troisième place à 7min de la fin, je me dis : « c’est de la folie une fin comme ça ! » Et là ma botte qui glisse sur le repose pied, hein ? quoi ?! je me rends compte que la moto me fait un spray d’huile du côté gauche, bon la ça fait bizarre dans la tête, j’essaie de comprendre d’où ça vient, mais au vu du problème, je me dis tiens c’est pas une grosse fuite, ça a vraiment l’air d’être comme un spray, bon on va relâcher l’effort, faire attention au grippe au cas où de l’huile serait aller sur le pneu et finir les 5 dernières minutes et assurer la 4eme place si la moto le veut bien. Et bien je rejoins bien le parc fermé ou les mécanos m’attendent, quatrième place du scratch, et premier en OPEN ! trop fort ! Par contre au bout de presque une heure trente d’effort, la descente de la moto est compliquée, de plus que celle-ci est pleine d’huile sur tout le côté gauche ! Il ne fallait pas que ça dure plus longtemps et j'ai bien fait de couper l’effort. De retour au box, où tout le monde nous attend, avec une ambiance de folie malgré que l’autre équipe ai dû abandonner, la fin de course a été suivie et fait rêver toute l’équipe ! Une belle émotion que d’avoir un tel accueil par une telle équipe ! On se sert tous dans les bras, je repeins tout le monde d’huile, mais le résultat du travail de chacun à payer. Personne n’attendait l’équipe formée d’un Pilote de 66ans n’ayant plus couru depuis 7 ans et d’un gars appelé pour venir en tant que mécano, qui finalement gagne la course. Christian, le Team manager s’en amuse d’ailleurs bien quand les autres équipes viennent le féliciter pour le résultat.
 
Le début de nuit se passe donc dans une belle ambiance, où tout le monde se connait maintenant. Le lendemain (soit quelques petites heures plus tard…) tout le monde met la main à la pâte pour aider à ranger toute l’organisation d’un tel we. 
 
Cela fut une très belle expérience, où je tenais tout d’abord à remercier Christian Hames de m’avoir appelé, donné toute sa confiance, permis d’avoir vécu un we avec tout ce qui se fait de mieux d’un point de vue mécanique et de rencontrer que de belles personnes. Une belle rencontre avec mon coéquipier Michel Siméon, avec qui j’ai fait connaissance sur ce we, une très belle personne où tout a toujours été agréable, une belle entente et un plaisir partagé. Stéphane Mertens, Marc Fissette et Clément Chevrier, les trois pilotes de l’autre moto, qui m’ont partagé leur expérience de la piste et de vie. Une équipe de mécano à l’écoute et performante pour améliorer les comportements de la moto, et surtout en qui on peut avoir confiance lorsque l’on monte sur les machines. Des panneauteurs ayant fait un travail formidable de communication entre la piste et le box. L’intendance au top, on aurait pu se croire au restaurant, qualité et organisation au top. Et bien sur, tous les accompagnants, aides ponctuelles qui ont permis que cela se déroule au mieux que l’on pouvait l’imaginer.
 
Nous repartons donc du Castellet en tête du championnat d’Europe, la suite ? Personne ne le sait encore, à vous de faire vos pronostiques.

 

Magnifique compte rendu d'une course à rebondissement , il fallait être là au bon moment et assurer des relais rapides sans ennuis majeurs , comme quoi la chance peut être au rendez vous quelque fois , Bravo GILLES et toute l'équipe de la 56.

BRAVO et merci de ce CR

Chapeau Gilles quelle belle progression et carrière loin d’être finie , 

Bonne chance pour la suite .

Merci pour le team Gilles. Merci d'avoir parfaitement rempli ton rôle et de partager l'histoire dans ce compte-rendu.
Ah les soirées de débriefing après course ... parfois plus longues que la course elle-même. Et encore tu n'as pas connu la fontaine à rosé !!!

Si vous cherchez un mécano, je m'arrangerais pour que le 2ème pilote ne vienne pas