Après plusieurs opérations du genre et diverses photos réunies, je vous propose quelques techniques possibles pour redonner vie à un té tordu par une vie trop tumultueuse.
Un té qu’il soit supérieur ou inférieur, en acier ou en alu, se redresse en le chauffant et sa géométrie doit être soigneusement contrôlée avant remontage sur la moto.
Ce contrôle sera donc pratiqué à la réception de la pièce et surtout avant sa livraison.
Dans une fourche télescopique, on souhaite que les deux bras soient parallèles entre eux et parallèles au tube de colonne de direction (celui qui supporte les roulements). C’est donc ce tube qui sert de référence fondamentale.
Le but est d’arriver à ce qui suit : les deux bras de fourche qui se montent sans problème dans les deux tés.
Entrons un peu dans les détails des procédés de contrôle possibles, d’abord sur un té inférieur.
Première version, le tube de colonne est posé dans des vés, eux-mêmes sur un marbre. Le té est considéré bon pour le service lorsque ses surfaces inférieures sont bien perpendiculaires au marbre.
On vérifie ensuite que les deux surfaces inférieures soient parallèles entre elles en posant le té sur le marbre (voir photo 5 pour l’esprit de la manipulation).
Variante, en posant la référence tube de colonne dans un étau de fraiseuse.
Toujours en utilisant un étau de fraiseuse, cette fois en ayant les tubes de fourche à disposition. Le pied à coulisse permet différentes mesures qui valident le bon parallélisme.
On passe au cas d’un té supérieur. Cette fois, la référence est la surface usinée qui vient s’appuyer plus ou moins directement sur le roulement, dans la zone de la flèche jaune.
Les flèches bleues désignent des cales rectifiées de même épaisseur. Ces cales permettent de vérifier le bon parallélisme des colliers de serrage des fourreaux ou tubes avec la référence.
Le té de la photo est faussé. La cale d’épaisseur désignée par la flèche rouge à gauche permet de mesurer l’ampleur du défaut.
Les mêmes zones en gros plans.
Passons au redressage, en commençant par le cas le plus ardu : un té inférieur en acier.
Une douille est installée et serrée dans le collier du té. Une barre d’environ 1 mètre et ajustée à moins de 0,1 mm est insérée dans la douille. Le reste est solidement fixé sur une table de fraiseuse.
Chauffe jusqu’au rouge de la zone à redresser. Redressage en utilisant le mètre de levier précédemment cité.
Contrôle intermédiaire en cours de redressage.
Autre méthode possible, levier, chauffe et étau de fraisage. Le contrôle intermédiaire se fait avec une équerre posée sur la marbre de référence.
Même genre de travail sur un té supérieur. Cette fois en alu et qui demande moins de chauffe et d’effort. La chauffe est indispensable. L’aluminium silicé de ces pièces de fonderie est peu élastique et c’est déjà étonnant que les tés de ces images se soient simplement faussés sans casser net. Au redressage, on ne prend pas de risque : on chauffe. La peinture ne s’en remet pas, elle …
Le redressage est suivi des contrôles comme présenté par les premières images.